Impacts de la violence

Cette section s’adresse aux mères, aux proches et aux intervenant.e.s qui gravitent autour de l’enfant.

Lorsqu’ils.elles.iels vivent dans un contexte de violence, les enfants développent des stratégies qui leur sont utiles afin de se protéger et de s’adapter. Les enfants n’ont pas besoin de vivre la violence directement pour en vivre des impacts. L’objectif de cette réflexion n’est pas de juger ou de culpabiliser les mères, puisqu’elles ne sont pas responsables de la violence, mais de les outiller à reconnaître les impacts pour mieux soutenir leurs enfants.

  • Il n’y a pas de comportement type, chaque enfant vit la violence de façon différente.
  • Le fait de vivre dans un contexte de violence a toutefois toujours des impacts. On peut remarquer ces derniers sur leur façon d’être en relation, sur la gestion de leurs émotions ou sur leur compréhension des rôles de genre, par exemple. 
  • Certains enfants vont avoir tendance à reproduire la violence, alors que d’autres vont utiliser ce qu’ils.elles.iels ont vécu comme modèle à ne pas reproduire.
  • Lorsqu’il y a un rapport de domination et de pouvoir dans leur famille, cela peut venir teinter la compréhension des enfants de ce qui est sain ou ne l’est pas dans une relation.
  • Leurs comportements peuvent être interprétés de plusieurs façons par les milieux fréquentés par l’enfant, surtout lorsque ces derniers ne sont pas au courant de la violence présente dans leur vie.

Le contrôle coercitif fait référence à tous ce qui est mise en place par l’agresseur pour dominer, contrôler le quotidien et priver la famille de sa liberté. Les enfants vivent alors des répercussions directes du climat imposé par l’agresseur et peuvent être utilisés par celui-ci pour amplifier son contrôle. Le parent violent peut responsabiliser l’enfant de la situation de violence, l’impliquer dans la dynamique ou demander à l’enfant de se positionner. Il peut dénigrer la mère auprès des enfants ou exercer de la violence sur les enfants dans l’objectif d’affecter et contrôler la mère. Le contrôle coercitif comprend aussi toute l’emprise exercée par l’agresseur en lien avec les règles et les décisions qui sont prises dans la maison.

Le contrôle exercé par l’agresseur amène les mères à mettre en place des stratégies qui ont toutes pour but de protéger leurs enfants. Certaines de ces stratégies peuvent, en contrepartie, amener à banaliser ou à tolérer la violence. Le fait de vivre dans un contexte de violence entraîne des impacts sur le rôle de mère:

  • Être dévalorisée dans son rôle de mère
  • Être exclue de l’éducation ou des décisions prises en lien avec l’enfant
  • Être seule à assumer la charge mentale des enfants et des tâches
  • Ne pas pouvoir être présente dans les espaces publics ( ex. rencontres de parents, médecin)
  • Être moins disponible psychologiquement et physiquement (avoir moins de temps, avoir moins de patience)
  • Le lien avec son enfant peut être affecté
  • Obligation de mettre en place des stratégies de protection
  • Possibilité que la DPJ soit impliquée en raison des comportements de l’agresseur
  • Atteinte au sentiment de compétence

Il est important de suivre le rythme de l’enfant, un bon indice pour s’assurer de cela est de répondre aux questions qu’ils.elles.iels nous posent sans développer en dehors de la question. Vous pouvez accueillir ce que l’enfant vous dit et laisser de la place à la façon dont il.elle.iel a vécu et interprété les différentes situations. Au besoin, on peut aider l’enfant à clarifier ce qui est du contrôle ou un rapport de pouvoir, afin de ne pas banaliser la violence présente dans la famille.

S’il s’agit de votre enfant, vous pouvez aller vérifier son sentiment de sécurité dans la famille. Sans impliquer votre enfant dans la dynamique de la violence, il est possible de lui parler des valeurs que vous souhaitez instaurer dans la famille comme le respect, la sécurité ou la non-violence, par exemple. S’il.elle.iel se confie sur un événement de violence qu’il.elle.iel a vécu, vous pouvez aussi lui nommer qu’il.elle.iel ne mérite pas ce type de comportements, de paroles ou de gestes.

Vous vous questionnez à savoir si vous vivez de la violence ?

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